Bienvenue dans cette nouvelle newsletter (et oui je sais encore une 😁) : Les pieds sous la table !
La rentrée, une recette de lasagne qui sent encore bon l'été et une reco !
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La rentrée.
Comme chaque année depuis que je travaille, je programme mes vacances d’été à partir de janvier (à peu près). Je sais que nous allons partir environ 1 mois comme depuis 12 ans avec mon conjoint. On voyage pendant plusieurs semaines entre le mois de juillet et le mois d’août. J’adore la période en amont : celle des repérages. Je ne suis pas du tout quelqu’un du dernier moment, je n’ai pas les moyens pour ça. J’anticipe pour pouvoir réaliser le voyage qui me fait envie. J’économise, je prends les logements ou les campings le plus tôt possible. Si c’est un voyage lointain, les billets sont bookés 6 mois en avance. Bref, bienvenue dans mon monde rigide de l’économie. On a toujours fonctionné comme ça et ça nous a permis de partir 5 semaines au Canada et aux États-Unis en gagnant chacun le SMIC (la vie était moins chère à l’époque, je vous l’accorde). C’est assez étonnant à dire mais je crois que j’aime cette organisation sous contrainte.
La baie d’Epidaure - Péloponnèse
Cette année, nous sommes partis en Grèce. Notre première idée était l’Albanie, nous y étions passés très rapidement il y a 10 ans et nous avions très envie d’y retourner pour de vrai. Trop compliqué depuis Bordeaux, puis les deux derniers road-trip avec notre bébé nous avait un peu épuisés, on a donc décidé de choisir une destination plus “facile” avec un enfant. Impatiente, en janvier, j’ai réservé les billets d’avion. Chaque année, c’est la même chose, une routine, un voyage qui vient marquer notre fin d’année du calendrier scolaire. J’ai souvent eu des attentes pendant ces moments de pause, l’envie de découvrir un autre pays, mais aussi l’espoir d’avoir une révélation (oui oui rien que ça 😅) sur la suite à donner à ma vie. Comme si le voyage allait m’éclairer. Ce qui a toujours engagé des discussions intenses en couple. J’ai beaucoup d’envies, mais je m’éparpille souvent.
Kalamata - Péloponnèse
Et finalement, très (trop) rapidement, il y a ce retour dans une ambiance mitigée. Toutes les bonnes choses ont une fin, et quoique l’on fasse, peu importe où l’on part, on revient toujours au même endroit, dans notre maison dans laquelle rien a changé. Une boucle.
Mon conjoint est ravi. J’accuse déjà une certaine nostalgie. J’aime la rentrée comme j’aime les lundis matins, j’ai l’impression que tout est possible ( je change d’avis à partir du mercredi 😁), néanmoins, je sais que je vis la fin de quelque chose, aussi infime soit-elle. C’est dans ces moments-là, que je me plonge intensément (c’est peu dire) dans mes livres et vidéos de cuisine. J’ai l’impression de continuer le voyage, d’être ailleurs pendant quelques jours.
La nourriture a ce grand pouvoir sur moi : rendre le quotidien plus joyeux.
Nota bene : je suis très consciente de parler d’un problème de riche quand 40% de population française ne part pas en vacances.
Pendant ces vacances, j’ai aussi lu quelques livres. J’ai envie de vous parler d’un livre qui m’a à la fois profondément touché, mise en colère, et fait pleurer (beaucoup) :
C’est Mon Petit de Nadège Erika.
Je ne m’attendais à rien et tant mieux car je n’ai pas réussi à le lâcher pendant 2 jours. Au début, je pensais que le livre abordait la question de la gentrification dans le quartier de Belleville (je n’avais pas lu la 4ème de couverture), j’avais vu cet extrait quelque part sur instagram :
“J’ignorais que ces Ils étaient là, tout proches, qu’ils arrivaient, qu’ils finiraient par nous pousser de là pour qu’ils s’y mettent avec leurs Biocoop, leurs Naturalia, leurs cafés hors de prix, leurs coffee shops en vogue où ils adorent se retrouver pour avaler un pancake et échanger deux, trois mots hystériques sur le nouveau juice bar et ses cheese-cackes à la courgette, qui vient d’ouvrir.
Ils, les Gentrificators.”
Effectivement, elle parle de gentrification, elle raconte son enfance à Belleville et comment ce quartier s’est modifié progressivement avec l’arrivée d’une nouvelle CSP+ voire +++.
“Ils disent yoga entre deux gorgées de thé matcha ou de thé rooibos, ils disent “cool”, ils disent beaucoup “c’est juste”, alors que c’est tout sauf juste. C’est juste dingue comme c’est injuste même. Ils disent aussi, toujours avec un quasi-dédain, voire un sourire en coin : “Je n’ai pas la télé chez moi”, alors qu’ils regardent tous la télé sur leur iPad. mais c’est stylé de ne pas avoir la télé, surtout de le faire savoir. Ils disent Timeline, ils se prennent pour le Che lorsqu’ils signent une pétition sur Change.org. Quand ils font un don à la Fondation Abbé Pierre et qu’ils foutent leurs vieilles fringues à la benne du Relais ou à celle de la Ressourcerie, ils disent “bienveillance”. Ils disent de plus en plus “méditation en pleine conscience”, ou plutôt “mindfulness meditation”, ils disent très souvent burn-out et déplorent le montant de leurs impôts quand moi-même j’ai rêvé d’en payer. Ils aiment tellement se plaindre de ne pas avoir de blé, ils n’assument pas leur confort. C’est dommage. Ils ont tous un grand-père paysan et un aïeul résistant, et de la même façon, dans cinquante ans, leurs petits-enfants auront touts une grand-mère qui, durant l’autre guerre, celle de la Covid-19, aura été aide-soignante.
Ils me font flipper”.
Je ne vis pas à Belleville.
A Bordeaux, j’ai plus ou moins observé la même chose, avec notamment la mode des brunchs et des files à ne plus en finir. Mais bon, moi aussi, j’ai voulu essayer le dernier brunch à la mode.
Bref.
Nadège Erika est éducatrice spécialisée. Elle raconte Belleville, elle raconte même Paris à travers ses pas qui semblent connaitre toutes les rues par cœur, elle raconte surtout son histoire de petite fille métisse devenue femme dans une famille bancale, pauvre et le drame qu’elle a vécu avec ses jumeaux Tiago et Samuel suite à une erreur médicale, un médecin qu’il ne fallait pas déranger. J’ai énormément pleuré comme rarement devant un livre. Ce livre parle d’injustice, de rage, de condescendance, de mépris de classe et de racisme. Il évoque aussi le déterminisme social, celui auquel on pense échapper. Comment est-ce qu’on construit sa vie après un tel drame ?
C’est beau, incisif et bouleversant.
Difficile de parler de recettes après ce livre. Pourtant, c’est également le but de ce courrier, les recettes qui accompagnent le quotidien. J’ai eu envie de faire des lasagnes un peu différentes avec des saucisses et des poivrons. Un plat mi-été mi-automne.
La recette
(1h de préparation - 45 min de cuisson - 4 à 6 personnes)
Feuilles de lasagnes
2 boules de mozzarella
200g de parmesan
20 cl de crème fraiche liquide
4 saucisses de Toulouse
60 ml de vin blanc sec
3 poivrons
La sauce
1 cuillère à soupe de concentrée de tomates
5 gousses d’ail hachées
800g de tomates (ou des conserves)
100 ml de bouillon de légumes
Huile d’olive
Origan


J’ai modifié la recette que j’avais initialement écrite
Préchauffez votre four à 220°. Mettez les poivrons avec un peu d’huile et de sel dans un plat allant au four, et laissez-les griller pendant 20-30 min. Il faut que la peau soit légèrement brunie. Lorsqu’ils sont prêts, laissez-les refroidir un peu, et enlevez la peau avec les mains, elle se détache toute seule normalement. Tranchez-les finement.
Pendant ce temps, préparez la sauce. Dans une grande casserole, faites revenir les gousses d’ail avec un peu d’huile pendant 2 minutes. Ajoutez les tomates coupées en morceaux, le concentré de tomates, le bouillon, l’origan et laissez mijoter jusqu’à ce que le mélange prenne la consistance d’une purée. Mixez le tout pour ne plus avoir de morceaux.
Coupez les saucisses en morceaux. Faites-les revenir dans une poêle à feu moyen pendant 10 min, ajoutez le vin blanc et laissez mijoter pendant 5 min. Réservez.
Le tournage
Assemblez vos lasagnes : garnissez votre plat avec une couche de sauce tomates, puis les feuilles de lasagnes, un peu de sauce, les morceaux de mozzarella, les saucisses, les poivrons, le parmesan, un peu de crème et le poivre. Ainsi de suite. Terminez par la sauce sur la dernière couche de lasagnes, du parmesan et la crème.
Cuire au four à 180° pendant 45 min.
Et bon appétit bien sûr !